Emma
Auteur : Jane Austen
Édition : 10/18
Nb de pages : 553
Résumé :
Emma
Woodhouse est une jeune fille de 21 ans, riche et célibataire, dotée
d'un fort tempérament qui se plaît à
jouer les entremetteuses pour son entourage. Que
l'attirance entre ses amis soit réciproque ou non, Emma se laisse
porter par son imagination quitte à faire plus de mal que de bien
aux autres et à elle-même.
Un séjour romanesque dans la campagne anglaise
« Il
était ridicule et même coupable de s'occuper de la sorte à marier
les gens, c'était prendre trop de risques, s'arroger trop de droits,
traiter à la légère une affaire des plus sérieuses et faire une
intrigue de ce qui devrait d'être simple »
Bienvenue
à Highbury ! Après un petit temps d’acclimatation de quelques
cinquante pages, soit un dixième de ce joli pavé, on succombe au
paisible rythme de la vie quotidienne locale et au charme de ses
distractions. Évidemment, la liberté d'y goûter n'est pas la même
selon la position sociale occupée ! Avec un profond réalisme,
Jane Austen nous entraîne dans une foule d'événements anodins de
l'époque : dîners, promenades, jusqu'aux habituelles visites
du voisinage. Veillez à mémoriser ces (nombreux) habitants formant
la société restreinte qui se croise et recroise en continu au fil
des ragots et autres potins qui bercent le village. L'histoire est
très bien construite et joue sur de multiples énigmes et
malentendus qui brouillent les cartes du destin amoureux de nos
protagonistes.
Portraitiste
de talent, Jane Austen nous offre un comité d'accueil haut en
couleur de personnages forts sympatriques pour certains ou carrément
horripilants pour d'autres. Lancez-vous dans une joute verbale avec
le gentleman Mr Knightley ou écoutez la parfaite Miss Fairfax jouer
du piano. Prenez-vous d'amitié pour la très naïve Harriet ou
accordez les deux premières danses au séduisant Franck Churchill.
Mais surtout, n'oubliez pas de reprendre votre respiration durant les
interminables monologues de Miss Bates. Et si une dénommée Augusta
et son caro sposo surgissent au détour d'un chapitre armés
d'un panier truffé de fraises, fuyez ! Vous trouverez en
Hartfield un refuge dénué de tout courant d'air, foi de Mr
Woodhouse, hypocondriaque de son état et père de l'héroïne.
Emma
règne sur ce petit monde et le sait bien. Vaniteuse, hautaine et
manipulatrice, elle est souvent mal-aimée des lecteurs. Avec
(mal)chance vous deviendrez son amie et elle se fera alors un devoir
de vous trouver un bon parti à épouser. Même si l'envie
irrépressible de lui dire de s'occuper de ses affaires m'a parfois
prise, je l'aime bien. Elle veut le meilleur pour ses amis et sa
famille, reconnaît ses erreurs et va apprendre l'humilité. De plus,
Emma est une héroïne moderne, ne cherchant pas à se marier mais à
flirter, plaire et s'amuser. Dans ce calme village il n'y a rien
d'étonnant à ce qu'elle laisse son imagination s'emballer. Et même
si elle tente d'écrire l'histoire des autres personnages, au final
c'est Jane Austen qui tient la plume !
C'est
un roman d'une douce langueur plein de longueurs qui décortique la
société anglaise du XIXème siècle et les dangers du
romanesque tout en détails et ironie. Et à la fin j'étais triste
de devoir quitter cette sympathique communauté qui fait ses achats
chez Ford, loue les mérites de la Poste (eh oui !) ou encore de ce
cher Mr Perry souvent cité mais qui n'a jamais parlé.
Prêt(e)
à rencontrer cette aimable société ?
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