Le Temps de l'Innocence
Auteur : Edith Wharton
Édition
: J'ai Lu
Nb
de pages : 308
Résumé :
Dans
la haute bourgeoisie new-yorkaise de 1870, les fiançailles du
brillant Newland Archer et de la sage May Welland viennent d'être
annoncées pour le plus grand bonheur du jeune couple. C'est alors que
revient d'Europe la Comtesse Ellen Olenska, cousine de May, auréolée
d'un parfum de scandale : elle a quitté son mari et
songe à demander le divorce.
Un innocent classique ?
«
C'était ainsi dans ce vieux New York, où l'on donnait la mort
sans
effusion de sang ; le scandale y était plus à craindre que la
maladie,
la
décence était la forme suprême de courage, tout éclat dénotait
un manque d'éducation »
Mais
quelle histoire ! Prix Pulitzer en 1921, tu m'étonnes !
Pour tout vous dire c'est la deuxième fois que je me plonge dans ce
roman et il m'est apparu encore plus fort qu'à ma première lecture
qui était pourtant déjà un coup de cœur ! Mais passons au vif du
sujet et justement dès le premier chapitre la scène est posée.
Ironie parfaite c'est au théâtre que commence cette tragédie où
chacun est en représentation constante. Bienvenue dans ce New York
de 1870 où le traditionalisme rigide des classes sociales l'emporte
sur les idées nouvelles, où il faut faire comme tout le monde sous
peine d'être détruit. Cette société étouffante perçue comme un
eldorado par certains, Newland Archer aimerait finalement la quitter, lui qui jusqu'à présent s'y sentait à sa place.
Notre
personnage principal se pique de tout discerner, d'être supérieur
aux autres par sa culture or fera-t-il le poids face à la masse et
aux codes qui la régisse ? Sa fiancée, la fade (et agaçante)
May Welland, pâle reflet de son temps est-elle réellement la pureté
incarnée ? Mon personnage préféré est la Comtesse Olenska.
Scandaleuse car elle a osé agir bravé les règles de bonnes
conduites, elle rêve de liberté mais est malheureusement en
décalage avec son époque raison pour laquelle elle ne trouve pas sa
place. Beaucoup de personnages secondaires sont introduits et ils
semblent tous être plus ou moins parents (ce qui clairement peut
porter à confusion) mais qu'importe car ils servent à former une
masse qui définit les conventions à respecter. Cette foule juge et
rejette toute tentative de changement. C'est un clan qui cherche à
éviter le scandale à tout prix mais qui se désolidarise et, pire,
condamne lorsqu'il éclate. Et dire que cette chère Comtesse
comptait sur leur soutien !
La
relation entre Newland Archer et la Comtesse Olenska est fragile et
subtile. Tout entre eux est sur le fil, ils luttent pour « bien »
agir et subissent. Ils n'ont pas besoin de mots pour se comprendre.
Les silences sont lourds et je n'avais qu'une envie c'est que Newland
arrive à se libérer du carcan étouffant de la société. J'ai
suspendu ma respiration, j'ai été en colère et j'ai pleuré car
les masques tombent, le vernis se craquelle et la réalité refait
surface.
Dans
ce roman de mœurs, Edith Wharton brosse un tableau amer de la
société de son temps. Sa plume est mordante et intelligente à
l'image de celle, que j'adore, de Jane Austen. Les mots ont une vraie force et les
belles et cruelles phrases s'enchaînent !
Prêt
à rejoindre l'élite new-yorkaise ?
3 commentaires
Pendant toute ta chronique je voyais la pièce de théâtre dans Gossip Girl. Rejoindre l'élite new-yorkaise ? Je suis prête ! Encore un livre de plus sur ma PAL même si celui-ci est dans un coin de ma tête depuis un petit temps déjà ;)
RépondreSupprimerIl ne faut plus attendre alors !! Cet épisode était topissime :)
SupprimerProbablement l'un de mes 5 classiques préférés :)
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